*** Le deuil d'un idéal  ***

Patrice a 74 ans. Après avoir traversé une dépression, il estime que le moment est venu de penser de nouveau à lui et de se débarrasser de ce célibat et de cette solitude lui pèsent.

Nous nous sommes vus plusieurs fois.

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Lors de la dernière séance, nous avons travaillé sur son besoin d’amusement, de légèreté, sur cette autorisation à prendre du plaisir sans culpabiliser, sur ce qui le bloquait pour y arriver. Dans sa famille, prendre du plaisir à faire les choses était sujet à des critiques et était synonyme de pas fiable. Depuis cette séance, il a réussi à prendre du plaisir, à la fois seul et avec ses amis.

La séance d’aujourd’hui nous emmène sur le besoin de faire un deuil. Le deuil d’un rêve. Le deuil d’une relation idéalisée avec une femme, un deuil teinté d’une émotion de dégoût. Son objectif de ce jour est donc de se rendre disponible à soi et donc aux autres.

Le test musculaire nous emmène dans son histoire de famille, une histoire de famille mouvementée comme beaucoup en connaissent. Il est ici question de sa mère.

Cette mère imperméable. Cette mère qui ne pouvait pas se laisser approcher, qui ne savait pas comment s’ouvrir à l’extérieur, cette mère qui n’était pas en mesure de lui manifester un amour tendre et délicat. C’est cette même mère qui, peu de temps avant la naissance de Patrice, avait perdu un petit garçon qu’elle avait également appelé Patrice.

Petit, Patrice a manqué de cet amour fait de câlins et de tendresse, il a souffert de l’absence d’un frère pleuré et idéalisé, il a porté la culpabilité de l’enfant de remplacement. Il ne comprenait pas non plus pourquoi au cimetière il y avait une petite tombe à son nom, si bien qu’il n’a jamais vraiment su trouver sa place ...

La correction consistait à l’accompagner dans le désamorçage de ce conditionnement et de ces croyances, de lui permettre de s’apporter du soutien, de la douceur, de l’amour et le plus important, de lui donner le pouvoir de créer ses nouvelles bases, de faire ses propres choix.

Parfois il est nécessaire de faire un grand nombre de petits pas pour pouvoir laisser une blessure derrière soi et en guérir. C’est à ce moment précis que le corps et l’esprit se réconcilient, tout du moins sur cette question là. Et non seulement il n’y a pas d’âge pour le faire, mais en plus, il n’est jamais trop tard pour ça.