Le prénom, fondement de l’identité
Jung disait « Tout ce qui n'est pas porté à la conscience se transforme en destin. ». Le choix du prénom ne fait pas exception.
En effet, le choix du prénom est intimement lié au projet familial (conscient et/ou inconscient) et peut de toute évidence influencer notre vie. Notre prénom est alors porteur d'une mission transgénérationnelle qu’elle soit consciente ou non.
Notre prénom nous situe socialement, géographiquement, culturellement et peut porter une coloration ethnique, religieuse ou sociale. Il peut être choisi en référence à un aïeul, à un être aimé, à un enfant décédé, ou bien il peut venir rappeler un pays.
Les prénoms racontent de façon inconsciente l'histoire de la chaine généalogique dont l'enfant est le dernier maillon. Le prénom exprime un programme, une mission, un désir inconscient de la dynamique transgénérationnelle. La personne porte la charge émotionnelle liée à son prénom.
Connaître nos ancêtres-référents dont nous avons le besoin de transformer les inachevés émotionnels positivement, les trouver, lire leur vie, connaître le sens de cette continuité qui nous attend, c’est devenir libre et acteur de notre vie. Ainsi, s'approprier son prénom, en connaitre la signification ouvre la porte à une meilleure connaissance de soi et par conséquent a une libération des injonctions parentales, et permet une opportunité d'être libre de ses choix. En effet, plus nous sommes acteur de notre vie, plus nous nous dégageons de ce que notre famille attend de nous, de ces loyautés familiales inconscientes.
Un ou plusieurs prénoms
Dans certaines familles, l'enfant ne se voit attribuer qu’un seul prénom, tandis que dans d’autres, l’enfant en possède plusieurs.
Le premier prénom indique le sens de notre mission, de notre projet, de l'injonction à laquelle il nous renvoie. C'est celui qui sera le plus souvent prononcé et qu'il sera nécessaire de s'approprier, en en comprenant le sens grâce à l'étymologie, mais aussi l'histoire de la personne à laquelle il fait référence.
Les 2ème et 3ème prénoms permettent de voir la relation qu'ils peuvent indiquer avec un autre membre de la famille dont on souhaite perpétrer la mémoire. Il peut s’agir d’un aïeul, d'un enfant mort né ou en bas âge, ou encore d'une personne décédée tragiquement.
Ils marquent un lien conscient ou inconscient de l'hommage nécessaire qui doit être rendu.
L'identité d'un prénom
Le prénom marque notre première identité. Il nous a éte donné, attribué et nous situe dans la lignée familiale.
S'approprier son prénom, en connaitre la signification ouvre la porte à une meilleure connaissance de soi et par conséquent a une libération des injonctions parentales, et permet une opportunité d'être libre de ses choix. Plus nous nous connaissons, plus nous nous dégageons de ce que notre famille attend de nous, de ces loyautés familiales inconscientes.
La personne qui a choisi et attribué le prénom aura également son importance dans sa façon de trouver et de prendre sa place au sein de sa famille propre, de son cercle relationnel ou au dans son entourage professionnel. Imaginons la situation où des parents avaient choisi un prénom, mais la grand-mère paternelle de l'enfant en a décidé autrement et leur a imposé un autre prénom. Par conséquent, cette dernière devient alors inconsciemment la mère de l'enfant qui se retrouve donc sur la même ligne générationnelle que ses parents. Cela provoquera des conflits de génération.
*** Décoder un prénom ***
Certains prénoms ont un sens caché.
Les diminutifs
Le prénom attribué donnera une sonorité à laquelle correspond la personnalité de l'enfant. Appeler un enfant par un diminutif consiste à lui « enlever » une partie de sa personnalité, puisque la sonorité ne résonnera pas de la même façon. C'est insconsciemment lui intimer de ne pas se réaliser pleinement.
Prénoms féminins issus de prénoms masculins et prénoms mixtes
Pour les prénoms féminins issus d’un prénom masculin, comme par exemple Josette, Jacqueline, Marine, Jeanne, un garçon était attendu. Quant aux prénoms mixtes, ceux qui présentent la même orthographe et/ou la même sonorité, tels que Claude, Dominique, Camille, Sacha, ils peuvent indiquer que les parents attendaient un enfant de sexe bien précis et ont eu un enfant de l’autre sexe.
Ainsi, que le prénom soit féminin issu du masculin ou mixte, l’enfant développera soit sa part masculine soit sa part féminine pour répondre aux attentes de ses parents. L'enfant aura du mal à trouver son identité propre et donc globalement sa place.
Prénom d'un parent
Que ce soit le prénom d’un aïeul voire du père ou de la mère qui ait été donné, l'injonction présente dans ce choix est de ressembler à l'ascendant qu'on ne veut pas oublier, afin de prolonger leur vie ou la recommencer à travers celui-ci. L'enfant pourrait donc vivre par procuration, tentant de réaliser le rêve de ce parent.
Prénoms composés
Les prénoms composés indiquent une séparation ayant été mal vécue. Cela peut s’agir d’une séparation d’enfants liée à un divorce, à la guerre ou à tout autre événement amenant une séparation traumatique ; mais aussi par extension, il peut s’agir d'un couple ou d'un parent violemment séparé de son enfant. C’est pourquoi l'inconscient familial a ressenti la nécessité de réunir ces personnes. Ainsi, le prénom composé sera le résultat de la réunification de deux personnes qui ont été séparées à une autre génération dans l'arbre.
Prénoms contentant « France»
Ils pourraient indiquer que la France fut, à un moment donné, une terre d'accueil pour les ancêtres. Néanmoins ne souhaitant pas oublier l'autre terre, celle qu’il a fallu quitter, il se peut que les 2ème et 3ème prénoms soient d’origine étrangère et/ou que des frères et sœurs portent eux aussi des prénoms d’origine étrangère.
Prénoms correspondant aux métiers
Des prénoms comme Philippe, Hippolyte, Anne, ou Marc font référence à des métiers en lien avec les chevaux ; le prénom Julien, Pascal, ou Mélanie sont les patrons des bergers ; Colette et Joseph sont ceux des menuisiers ; ou encore Cécile et Grégoire qui font référence à la musique. Il convient de regarder dans l’arbre à qui le prénom se rapporte.
Prénoms à connotation particulière
Certains prénoms viennent rappeler des mémoires qui marquent la souffrance, la maladie ou la souillure. Leur mission consistera donc à apporter de la gaité, de la blancheur, de la pureté afin de guérir les traumatismes vécus par les ancêtres.
Prénoms mythologiques, de personnalités célèbres ayant existé ou fictives
Pour les prénoms issus de la mythologie, il est à vérifier à quoi fait référence ce héros. Ici, l'enfant a la forte et inatteignable injonction d'être un dieu ou une déesse, objectif bien évidemment inatteignable.
Concernant les prénoms des personnages de l'Histoire tels que Louis qui fut décapité, Jeanne brûlée vive, et par exemple Guillaume qui se doit de tout conquérir ont également une symbolique très forte.
Quant aux prénoms religieux, ils indiquent que la famille a besoin d'une protection divine comme par exemple Raphaël « Dieu a guéri», il apportera la bienveillance ; Gabriel « force de Dieu», témoigne d'une coupure de filiation dans l'arbre.
*** Suggestions pour l'analyse de son prénom ***
- Identifier la façon dont le prénom a été attribué, par qui, à qui il fait référence au sein de la famille ou dans un tout autre domaine.
- L’étymologie : c’est une lecture précieuse car elle porte l’injonction et indique ce que l’arbre attend de nous. Cette origine précise le but de notre projet de vie.
- La langue des oiseaux : pour un prénom donnée, notre inconscient entendra un autre mot, une autre phrase, une autre signification. Par exemple pour René, on peut entendre « renaît », à savoir un enfant probablement mort dans ses ascendants.
- Les anagrammes : ce renversement de lettres permet de former d’autres mots avec les lettres d’un prénom, disposées dans un ordre différent. Un des anagrammes du prénom Jacques est « casque ». Il indique que Jacques protège sa tête des chutes sociales, de la folie ou encore du coup de foudre qui ont pu sévir chez ses ascendants.
- La composition du prénom : Un prénom peut en contenir d’autres. Par exemple, Jeannine contient les prénoms « Jean », « Annie », « Anne », « Ange », et « Nina ».
- Les syllabes : il est possible d’analyser le prénom syllabe par syllabe, avec des variantes. Par exemple, Madeleine se décompose en « mas/de/leine ». On peut y voir « le mas/maison de laine », ou « la maison de l’ainé », ou encore « le mas/maison de la haine ».
- L’homophonie : la même prononciation et le même son. Par exemple, des prénoms contenant le son cil/sil comme Cécile, Basile ou Sile indiqueront une mémoire d’amours ancillaires c’est-à-dire, entre un noble et une servante. Cela offre une piste précieuse pour lire la vie de nos ascendants même si nous n’en avons aucune trace.
- L'histoire du saint permet de rechercher l'origine historique des prénoms, parfois utilisés comme noms de famille. Par exemple, lorsqu’un enfant était abandonné, on lui donnait le nom de famille du saint du jour. Donc dans les familles dont le nom de famille est un prénom, on peut également trouver une mémoire transgénérationnelle d'abandon.
- Spécificités langagière : le verlan où le prénom François devient « sois franc », le dialecte local, les langues étrangères.