*** Guérir de sa famille ***
Est-il possible que notre passé, que l’on s’en souvienne ou non, soit consigné quelque part ?
Si une situation ne cesse de se répéter et qu’un même cycle se reproduit sous des formes différentes, il est possible qu’une blessure du passé soit à l’origine de cette répétition.
Nos gènes, nos ancêtres, peuvent-ils être à la fois la cause et la solution à nos problèmes ?
Quand on évoque le passé, on ne pense qu’à son vécu personnel, mais nos grands-mères, nos grands-pères et même nos propres parents font aussi partie de notre passé. Nos problèmes de santé, nos problèmes financiers ou personnels peuvent êtres liés à des blessures issues des générations passées.
Si on savait de quel façon le passé nous affecte, est-ce qu’on continuerait à le fuir ? Et si on arrivait à le fuir, est-ce qu’il continuerait à nous poursuivre ?

Carl Jung pensait que ce qui reste inconscient ne se dissout pas mais au contraire refait surface dans nos vie comme un mauvais sort ou comme une grâce. Le passé refoulé se répète sous d’autres formes auprès des générations suivantes. Contrairement à la croyance populaire, ça n’est pas une mauvaise chose en soi, c’est nécessaire et vital à notre survie, parce que ceux qui ont traversé les ténèbres avant nous, nous montrent aussi le chemin pour en sortir.
Tout ce qui est trop difficile à traiter ne disparaît pas pour autant. Les mots, les images, les impulsions qui se diffractent après un événement traumatique ressurgissent pour former un langage secret de la souffrance que nous portons en nous. Rien n’est perdu. Les morceaux ont simplement été égarés. C’est alors qu’en faisant le lien avec ce qui se joue entre nos peurs et nos symptômes, nous ouvrons déjà de nouvelles possibilités de résolution.
Quand nos aïeux ont fait face à une situation traumatique, il peut arriver parfois que l’on se retrouve dans une situation similaire. On cherche à leur dire « Regarde, je suis comme toi, je suis dans la même situation que toi. ». On aimerait leur rendre hommage avec ces mots, on aimerait leur être loyal, on aimerait leur dire qu’on a échoué comme eux. En réalité nous ne sommes conscients d’aucun de ces faits. Cependant il est possible de sortir de ces cycles parce que c’était leurs décisions pour leur vie, pas les nôtres pour la nôtre.
Les liens les plus forts sont ceux qui nous unissent aux personnes qui nous ont donné la vie. Peu importe le nombre d’années écoulées, peu importe le nombre de trahisons subies, peu importe le nombre de malheurs survenus au sein de la famille. Rien de tout ça n’importe. On reste connecté à eux quoi qu’il arrive, même contre notre volonté. Et si des noeuds sont présents dans ces liens, cela nous gênera d’une façon ou d’une autre dans nos vies.
Toutes les choses en lien avec notre passé que nous enfouissons refont surface de quelque manière que ce soit. Peut-être que ce que nous appelons chance ou malchance ne sont que les conséquences des décisions prises dans le passé.
Le travail sur les lignées généalogiques et sur les liens transgénérationnels tente d’identifier l’origine émotionnelle de nos divers troubles. Accepter le passé c’est changer nos choix présents. Et si nos choix sont modifiés aujourd’hui, notre avenir le sera également.